Chronique du règne de Nicolas 1er

«Même parvenu, Notre Précieux Souverain ne trouva point la paix en lui-même, tant il restait secoué en continu par des nervosités. Il ne bougeait que par ressorts. Si vous le retardiez dans sa course, vous démontiez la machine. Il marchait des épaules avec une façon personnelle de se dévisser le cou, remuant par de courtes saccades. »

Cette chronique raconte les premiers mois de notre nouveau souverain et de sa Cour, avec, pour respecter la tradition d’insolence de notre pays, un ton que j’ai voulu moqueur et distant. P.R

Patrick Rambaud n’apprécie guère l’actuel locataire du Palais de l’Elysée, c’est peu de le dire. Dans ce petit livre de moins de 150 pages il livre une satire féroce des premiers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette chronique ne couvre que partiellement la première année du quinquennat, 2007. Cecilia est encore présente et le clinquant toujours de mise. Des vacances sur le yacht d’un ami milliardaire, en passant par l’épisode des infirmières bulgares puis à son dialogue musclé avec un pêcheur (« Descends ! Descends un peu me redire c’que t’as dit ! »), ces évènements qui nous semblent lointains mais qui ne datent que de 2007 revivent sous la plume mordante de Patrick Rambaud.

C’est dans une langue volontairement surannée qu’il trousse les portraits d’hommes et de femmes qui gravitent autour de Notre Souverain. Des portraits d’une férocité rare à l’humour aussi grinçant que dévastateur. Tout comme le récit des premiers pas de Sa Majesté dans son nouveau rôle, durant sa période bling-bling est d’une drôlerie assassine et dont il faut s’empresser de rire avant que d’en pleurer. C’est drôle et méchant à souhait, écrit dans une langue impeccable qui ne fait que souligner la pauvreté du discours actuel. L’humour corrosif de Patrick Rambaud met en joie le lecteur et celui-ci en redemande. Cela tombe bien la Deuxième chronique vient juste de sortir dans le Livre de Poche !