Le club des débutantes - 1 : La chasse au Duc

La chasse au Duc
de Julia London

Éditions J'ai Lu
Collection Aventures et Passions

Sortie le 4 novembre 2008
Format Poche / 314 Pages

" Fais un mariage de raison, ma fille. C'est la clé du bonheur ", affirmait la mère d'Ava Fairchild. Depuis qu'elle est orpheline, celle-ci se sent bien seule et perdue, mais elle n'a pas oublié les conseils maternels. Aussi, quand elle se retrouve sans un sou par la faute d'un beau-père indélicat, elle décide sans l'ombre d'une hésitation de suivre le conseil avisé de sa mère : épouser un beau parti. Peu importe qui, du moment que le monsieur est riche et titré. Et autant viser le plus haut possible, n'est-ce pas ? C'est ainsi que son attention se porte sur le célébrissime marquis de Middleton, futur duc de Redford. De surcroît, il est beau, casse-cou, plein de charme. Il ne reste qu'à le harponner. Ava est confiante, elle a pensé à tout... sauf à l'amour !

Avis de Domino

La chasse au duc inaugure un nouveau cycle de la romancière Julia London. Deux sœurs et une cousine doivent soudain faire face à la pauvreté quand leur mère et tante meurt brutalement. L’ainée, Ava décide de prendre son sort en main et d’harponner un homme riche qui les mettra à l’abri du besoin. C’est un thème ultra-classique de la romance Régence qui a comme pendant la chasse à l’héritière pour les aristocrates désargentés. Ava, l’héroïne de ce roman croise la route d’un marquis qui pour échapper à un mariage arrangé par son père cherche une jeune femme d’excellent lignage à épouser. Ava n’a pas un sou mais elle est la fille ainée d’un comte et comme par ailleurs Jared éprouve un puissant désir pour elle, il n’hésite pas à la demander en mariage et à l’épouser dans la foulée. Ava, pressée par le temps accepte et malgré les mises en garde de sa sœur se lance sans trop réfléchir dans cette aventure. Elle aussi éprouve un puissant désir mais ce qu’elle recherche avant tout c’est la sécurité. Le temps des doutes viendra très vite et avec lui celui des regrets et des pleurs.

La chasse au duc est un roman qui surprendra par sa brutale rupture de ton en plein milieu de l’intrigue. Alors que durant « la chasse », le ton est à la légèreté, faisant la part belle aux dialogues brillants, aux situations délicieusement coquines, dès que les héros sont mariés le ton change radicalement. Le mariage célébré, chacun retrouve ses doutes et le roman vire soudainement au gris foncé. Le gentil vaurien se transforme en un homme apeuré par ses sentiments, déboussolé par ce qui lui arrive tandis que l’héroïne retombe brutalement sur terre. C’est comme si durant la première partie du roman, les héros avaient vécu dans une bulle de champagne qui se désintègre le jour du mariage.

Ce changement de pied brutal loin de dénaturer le roman lui confère une bonne partie de son originalité et de son charme. Si on sourit dans les premiers chapitres, le roman acquiert une profondeur inattendue dans la seconde partie, comme si Julia London avait voulu dépouiller de leurs masques les personnages. C’est ainsi que l’on passe d’un charmant marivaudage à un roman plus sombre.

Avec ce premier tome passionnant et fort réussi, Julia London harponne son lecteur tout aussi sûrement qu’Ava Jared et c’est avec impatience qu’on attendra la suite consacré à la cousine partie à la pêche de son héritage au Pays de Galles. Gageons qu’il sera aussi réussi que La chasse au duc !