Traité de Faërie : Suivi d'autres recueils fameux de Féerie et d'Elficologie

D'un coup de baguette magique, nous voici transportés dans le monde fabuleux d’Ismaël Mérindol, un Changelin, plus connu sous le nom d’enfant des Fées. Dans le Traité de Faërie, il nous conte son histoire, de sa naissance au moment où il s’est retiré dans la ville de Prague, pour y vieillir et afin de profiter de richesses culturelles de la cité.

Peu après sa naissance, Ismaël Mérindol a été recueilli par un banal couple d’humains, après avoir été abandonné par deux Fées sur le parvis d’un monastère, pratique courante chez ces belles créatures, qui seules ne peuvent subvenir aux besoins nutritifs de leur progéniture. Peu avant sa première communion, une apparition du Petit Peuple lui révèle sa véritable nature, et surtout le dissuade de se lier à la religion humaine, barrière infranchissable entre le peuple merveilleux de Faërie et celui bien morne des humains. Ismaël décide à ce moment-là de quitter son nid douillet, pour sillonner les routes à la recherche de ces êtres merveilleux, mais aussi de toutes les informations existantes sur leurs origines et leurs us et coutumes. C’est ainsi qu'en chemin il va faire des rencontres pour le moins inattendues, enrichissant son savoir sur ce peuple et qui lui permettra d'un peu mieux comprendre ses origines.

Edouard Brasey nous retranscrit ici Le Traité de Faërie écrit de la main d’Ismaël Mérindol lors de son retrait à Prague. Il a pu consulter ce récit à deux reprises dans la bibliothèque nationale de la ville, où la première fois il en a copié rapidement et grossièrement les passages essentiels, et où à la seconde reprise il a malheureusement eu affaire à un manuscrit en partie détruit par une forte inondation. Son récit reste ainsi incomplet, puisqu’il n’a jamais réussi à en recopier les illustrations, formules magiques et autres secrets accumulés par Ismaël au cours de ses pérégrinations.

L’autobiographie de l’enfant né des Fées est ponctuée de passages de In Les Esprits Elémentaires de Karl Grün, nous détaillant les différentes espèces du Petit Peuple avec leurs signes distinctifs, leurs lieux de vie et leurs habitudes. Le Traité de Faërie comporte également une seconde partie regroupant trois œuvres fortes intéressantes : République mystérieuse du Révérend Kirk, Le Sylphe Amoureux et Le Comte de Gabalis de l’abbé de Villars.

Dans un style très abordable, Edouard Brasey revisite ainsi le mythe de La Faërie en passant par les Fées, les Nains, les Nymphes et bien d’autres espèces merveilleuses, le tout dans une enveloppe plus qu’attirante, revêtant l’apparence d’un grimoire vieilli par le temps. Cette lecture très instructive et enrichissante sur le Petit Peuple peut être effectuée en un coup pour engranger un maximum d’informations sur le monde fantastique, ou bien lors d’une recherche bien spécifique sur une des créatures présentées dans ce Traité. J’ai beaucoup aimé ce petit guide, tant du point de vue esthétique, que de son contenu, et je me pose une question délicate depuis que j'ai refermé l'ouvrage, comme bien d’autres lecteurs… Et si Edouard Brasey et Ismaêl Mérindol ne faisaient qu’un?