Désolation : Le dernier vampire

Question choix malvenus, j’en connais un rayon.
Je pourrais vous parler de ce caillou tombé sur terre en juin 2067, et qui éradiqua une bonne partie de l’humanité.
Plutôt une bonne chose...
Je pourrais vous raconter mon aventure avec Laurence, une vampire rousse dont la beauté n’égale que la cruauté.
Pas mal...
Et pourquoi pas de Solange Lemère, biochimiste et initiatrice d’une hérésie : l’immortalité pour l’Homme...
Là, ça se gâte...
Et que dire de l’extinction de mes sœurs et frères vampires, empoisonnés par l’invention de Solange...
De quoi me mettre les nerfs.
De quoi me mettre en chasse.
De quoi me retrouver dans une belle merde.

Question choix malvenus, j’en connais un rayon... et ce n’est qu’un début


Avis de Kamana

Une histoire vampirique finement ficelé, voilà qui fait du bien !

Jean Vigne s'autorise à dépoussiérer le genre, faisant fi des us et coutumes qu'on prête à ces êtres aux dents longues. C'est dans un futur proche au départ puis plus avant et apocalyptique que nous nous frayons un chemin dans l'histoire. Et quelle histoire !

Jean Verger, vampire de plus de six cents ans, vient de s'évader. Ainsi commence ce livre. Vous allez découvrir un individu bouleversant, attendrissant au fur et à mesure qu'on apprend à le connaître. Dans ce monde futuriste où les humains ne sont plus faits de sang, il y a de quoi changer une créature comme lui ! Attention, il n'est pas un tendre agneau, loin de là, mais son cœur aura raison de sa peau et ça, il nous l'annonce dès l'ouverture. Entre suspense, technologie et amour, voici un récit peu commun.

L'auteur a choisi de nous narrer le passé récent, pour ses six cents années, de ce personnage mais aussi de ceux qui auront de l'importance dans sa vie. Le récit débute en 2013 avec une jeune femme, Marie Lemère, qui sera à l'origine de la découverte qui anéantira la plus grande partie de l'humanité.

Chaque chapitre nous amène dans l'intimité d'un protagoniste important pour le déroulement des événements. D'ailleurs, nous suivrons une même famille, de génération en génération, sur près d'un siècle.

L'auteur a choisi de bâtir sa trame sur un récit à la première personne lorsque c'est Jean Verger qui nous narre sa vie, et des chapitres à la troisième personne pour tous les autres personnages. Le tout est écrit avec une plume des plus agréables, drôle, tendre et dure quand il le faut.

L'histoire, même si on en devine au fil des pages certains tenants et aboutissants, est bien pensée et Jean Vigne ne tombe pas dans les clichés tant vus ces derniers temps dans le monde littéraire vampirique. C'est rafraîchissant. Et vous savez quoi ? La fin laisse à présager une suite, qui, on doit l'avouer, sera très attendue.

Au final, Désolation nous invite dans un monde froid, futuriste et quelque peu dantesque pour les créatures terrestres qu'elles soient humaines ou vampiriques mais dont la teneur du récit nous tient en haleine tout du long. À découvrir !