Le Chant des Orques

Depuis de la mort de sa mère, Sofie vit seule à Berlin avec son père, un photographe reconnu, mais qui n'a jamais été très présent. Lorsqu'il lui propose de l'accompagner un mois pour son travail aux Etats-Unis, Sofie hésite, puis accepte, consciente que c'est l'occasion de se rapprocher de lui. Ils s'installent donc à Neah Bay, dans un motel tenu par une Indienne et son fils, Yavid, un garçon beau comme un astre. Dès leur première rencontre, c'est le coup de foudre. Tandis que le père de Sofie part en reportage, la jeune fille passe son temps avec Yavid. Celui-ci lui raconte les histoires de son clan, l'emmène en zodiac voir des orques et travailler sur le canoë qu'il prépare pour les Makah, la grande fête traditionnelle annuelle. Jour après jour, grâce à Yavid, Sofie retrouve confiance en elle et le goût de vivre. Cependant, elle se dispute souvent avec son père, qui supporte mal de la voir grandir, et la fête Makah approchant, elle redoute l'inévitable retour à Berlin... Le joli portrait d'une jeune fille en pleine reconstruction, qui vit son premier amour. Une histoire riche où l'on découvre aussi la culture indienne d'aujourd'hui. Par l'auteur de Lune indienne.

Sofie a 15 ans et vit seule avec son père depuis le décès de sa mère six mois plus tôt. Ils partent ensemble au Canada pour un reportage photo que son père doit réaliser. Ils s'installent pour un mois à Neah Bay, dans une réserve indienne et attendent les Makkah, la fête annuelle. C’est alors que la jeune fille rencontre Yavid, un Indien de son âge, et tombe amoureuse…
Les personnages sont vraiment attachants et très bien décrits :
Sofie est une jeune fille complexée, qui n'arrive pas à recommencer à vivre normalement après la mort de sa mère. Elle vit seule avec son père, se cherche encore, et ce mois dans la réserve Makkah va changer son existence. Son père a du mal à la voir grandir, et surtout à la voir avec un autre homme que lui, Javid en l'occurrence, comme souvent les pères d'ados (surtout qu'il ne lui reste plus qu'elle). Mais au fur et à mesure de leur séjour, et surtout après sa rencontre avec Lorraine, une jeune journaliste, il va changer d'opinion, et ses relations avec sa fille redeviendront comme avant.
Javid, lui, est un jeune indien de 16 ans, qui tombe amoureux de Sofie dès son arrivée. Mais elle manque de confiance en elle, et lui, très indépendant, a du mal à comprendre. Lui aussi vient de subir la perte de son père, et il hésite à trouver sa voie : devra-t il suivre les traces de son père et devenir chasseur de baleines, ou plutôt continuer ses études et décider lui-même de son avenir ?
Heureusement, sa mère, Freda,-la patronne du motel où séjournent Sofie et son père- est très cool, sereine, elle laisse son fils décider de sa vie, et ne lui posera aucun problème quant à sa relation avec Sofie.
C'est d'ailleurs elle qui fera un peu office de "mère" à la jeune fille, la comprenant et la consolant, et surtout la soutenant face à son père.
Lorraine aussi va aider Sofie, un peu à la manière de Freda  d'ailleurs. Jeune journaliste dans un journal américain, elle rencontre le père de Sofie, et va l'aider à sortir du désarroi causé par la perte de sa femme et l'adolescence de sa fille. Elle interviendra souvent devant le père de Sofie en faveur de celle-ci.
Enfin, il y a la cousine de Javid, Alisha, petite amie de Tyler, qui aimerait bien qu'il s'occupe un peu plus d'elle, au lieu de courir à droite à gauche, et... les jupons !
Tyler est un beau gosse, et il le sait. Il étudie à l'université, et c'est le meilleur ami de Javid. Au début, il ignore Sofie, mais peu à peu il va commencer à l'apprécier, bien qu'elle n'appartienne pas à la communauté indienne.

Ce roman est à la fois un documentaire et une fiction. Je l’ai trouvé vraiment beau et mélancolique, en particulier pour l’univers poétique de Sofie, l’héroïne, et des indiens Makkah.
L’auteur transforme les clichés existants avec tact. Une histoire d’amour entre deux adolescents, entremêlée de belles découvertes sur la culture indienne et d’une chouette approche de la nature : voilà ce qu’est ce roman.
En revanche, j’aurais apprécié que Sofie nous fasse un peu plus part de ses sentiments dans la première partie du livre, surtout lorsqu’elle fait la connaissance de Javid. Je me suis un peu ennuyée par moments. Certains passages sont trop longs : trop de descriptions et pas assez d’émotion.
J’ai pris du plaisir à lire “Le chant des orques”, mais je ne l’aurais sans doute pas choisi si on ne me l’avait conseillé. Ça n’a pas été vraiment une révélation, et je ne le relirais sans doute pas.
Un bon point pourtant : j’ai beaucoup aimé la forme du dénouement: une lettre de Javid à Sofie. Bonne idée !