Interview Sire Cédric
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Elaura
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Interview Sire Cédric
J'ai eu la chance d'échanger quelques mots avec Sire Cédric, une petite interview sympathique, la voici
Elaura : Alors, pour commencer, comment vas-tu ?
Sire Cédric : Impossible d’aller mieux, chère Elaura !
Elaura : J’avais une question toute personnelle, qui me hante depuis que j’ai lu L’enfant des cimetières. Alexandre Vauvert… un journaliste au nom de Montpellier… As-tu une passion secrète pour les noms de villes et petites communes ? ;-) (j’ai grandi dans une petite ville qui s’appelle Vauvert ^^)
Sire Cédric : J’ai une affection toute particulière pour les mots simples, colorés, qui glissent sur la langue, et qui en plus ont une signification sous-jacente. Les noms ont souvent cette propriété. Vauvert, Montpellier, Fontaine… Dans mon roman Angemort (qui est justement un nom de lieu), un des personnages s’appelait Cheverny, comme le château…
Elaura : Entre L’enfant des cimetières et De fièvre et de sang, j’ai eu l’impression qu’une étape avait été franchie. Ce dernier roman est plus proche du thriller horrifique que du fantastique. Est-ce une évolution volontaire vers un genre que tu affectionnes ?
Sire Cédric : Chaque nouvelle histoire me donne l’opportunité d’évoluer, d’expérimenter de nouvelles pistes, que ce soit en termes de style, de thèmes, de construction. J’ai l’impression de me retrouver dans la couleur crépuscule du thriller, mais où vais-je exactement ? Je n’en ai aucune idée. L’écriture est précisément une manière de me chercher, de creuser mes propres questions. J’essaie de toujours progresser. Et, surtout, de ne jamais refaire deux fois la même chose, cela n’aurait aucun intérêt.
Elaura : Dans De fièvre et de sang, ton héroïne Eva est une écorchée vive. Une combattante douée, munie d’une empathie un peu hors norme. Elle me fait penser aux femmes fortes que nous rencontrons souvent dans l’urban fantasy ou dans la fantasy plus féminine, comme celle de Jacqueline Carey ou Kristin Cashore. Penses-tu qu’il faille souffrir dans son enfance pour devenir aussi forte et courageuse ? Est-ce forcément plus intéressant de narrer l’histoire d’une femme blessée ? ^^
Sire Cédric : Je ne sais pas si c’est le plus intéressant, en tout cas Eva est comme ça. Elle m’est apparue comme ça, blessée et solitaire, à la fois sombre et héroïque, faible et très puissante en même temps, en raison du sang qui coule dans ses veines (et dont on en apprendra plus… un jour…). En un mot, elle ne pouvait être autre. Après tout, le roman parle beaucoup d’apparence, de celle qu’on montre aux autres, et aussi de ce qu’ils nous renvoient de nous-mêmes, et de ce que la société nous impose comme modèles (des photos de gamines anorexiques totalement retouchées sur papier glacé). Eva illustre parfaitement ce thème. De par sa maladie, mais aussi de par son passé traumatisant, elle vit doublement le problème. La seule solution qu’elle a trouvée pour dépasser cette situation, c’est de traquer les criminels, de mettre hors d’état de nuire les monstres qui font du mal aux plus faibles. Mais, j’insiste, c’est uniquement sa réponse à elle, en tant qu’individu. On voit bien que le personnage du tueur en série, dans le même roman, a traversé des problèmes similaires, de maladie, d’apparence, et a choisi une voie radicalement opposée : celle de faire souffrir les autres pour apaiser le feu qui le consume. Je crois que les êtres humains fonctionnent comme ça : rien n’est prédestiné, tout n’est que choix, tout n’est que décisions, à chaque instant de nos vies. Nous avons nos blessures secrètes, tous autant que nous sommes. Nous devons vivre avec elles et c’est comme ça. Certains parviennent à se servir de ces plaies pour devenir des héros. D’autres ne sont pas assez forts pour surmonter la douleur et choisissent de devenir des monstres. C’est un thème que je trouve essentiel. Il revient souvent dans mes histoires.
Elaura : Le Commandant Vauvert semble devenir un personnage récurent, et c’est tant mieux, personnellement, je l’aime beaucoup. Aurons-nous la chance de le revoir bientôt ?
Sire Cédric : Dans le prochain roman. (Sourire.) Ce qui amusant avec lui, c’est qu’il s’est créé tout seul. Il ne devait être qu’un personnage secondaire, au début, et a progressivement pris la première place sans que je ne le voie venir !
Elaura : J’ai l’impression que la musique tient une place importante dans ta vie (avec Angelizer) mais aussi dans tes écrits. Alors que Leroy a comme sonnerie de téléphone le fabuleux Master of puppets de Metallica, Deveraux se contente d’un Allumer le feu de Johnny… ça m’a fait beaucoup rire. Je sens que l’on voit d’entrée où vont tes préférences, non ? ;D
Sire Cédric : Il y a toujours beaucoup d’humour dans mes histoires, je pense que c’est un équilibre nécessaire. Comme la musique. Peut-on vivre sans musique ?
Elaura : En écoutes-tu quand tu écris ? As-tu un rituel particulier pour te mettre au travail ? Personnellement, j’ai besoin d’un thé anglais et d’un titre d’Arch Enemy ou de Muse selon mon humeur ^^ mais quoi qu'il se passe, il y a toujours du Dresden Dolls. Et toi, c’est quoi ta play list ?
Sire Cédric : Quand j’écris, ces derniers temps, j’écoute surtout du vieux métal (à l’instant, un concert de Doro) ou bien des disques de sons naturels (des orages ou des chants d’oiseaux). Mais, pour reprendre ta formulation, à un moment ou à un autre, il y a toujours Murder Ballads de Nick Cave qui revient tourner sur ma platine, ou un quelconque album de Moonspell.
Elaura : Je ne vais pas revenir sur tes influences littéraires, nous savons que les écrits de Stephen King, de Masterton, et surtout de Clive Barker t'ont ouvert la voie. Mais quels sont tes livres de chevet du moment ?
Sire Cédric : Je suis en train de lire Le chuchoteur de Donato Carrisi. Le roman Meurtre dans un jardin indien de Vikas Swarup a été ma meilleure surprise de l’année. Mais j’avoue que, en littérature comme en musique, je n’arrive pas à découvrir de nouvel auteur qui renverse ma vie de fond en comble, comme l’ont fait les auteurs que tu cites. Eux, ils ont changé le cours de mon existence, purement et simplement.
Elaura : Dans l’anthologie des Imaginales, Magiciennes et Sorciers, tu as écrit une nouvelle de Fantasy plutôt musclée, assez proche des œuvres de Robert E. Howard, est-ce le genre de fantasy que tu affectionnes ? Et surtout, est-ce que l’exercice t’a plu ?
Sire Cédric : Adolescent, je dévorais les œuvres d’Howard et de Moorcock. C’est ce genre de fantasy old school, héroïque et jouissive, que j’avais envie de ressusciter. L’aventure a été un moment de pur bonheur, sans autre contrainte que la recherche du divertissement.
Elaura : Les éditions Pré aux Clercs sont en train de rééditer tes anciens écrits, après Dreamworld, c’est au tour de Déchirures d'être réédité. C’est une très bonne chose. Penses-tu avoir attiré un nouveau public, avec tes deux derniers livres, différent de celui de tes débuts ?
Sire Cédric : Ce que je sais, déjà, c’est que je suis un bien meilleur écrivain aujourd’hui qu’à l’époque. Mais je reste très fier de ces recueils, ils symbolisent mes débuts, mes tâtonnements, sans lesquels rien n’aurait été possible ensuite. De plus, ces nouvelles ont constitué un formidable terrain d’expérimentation pour moi. Je pouvais jouer avec le style, les sujets, je tordais les points de vue ou la ponctuation, pour voir ce qu’il pouvait en résulter en termes d’efficacité et d’ambiances. En tant que textes de jeunesse, ils préfiguraient tout ce que je développe, plus finement et de manière plus posée, aujourd’hui. Pour répondre à ton autre question, le nombre de mes lecteurs ne cesse d’augmenter, oui. Je manque de recul, mais cela me semble être le résultat d’un phénomène de bouche à oreille. Les ados passent mes romans à leurs parents, et vice versa. Lors des dédicaces, j’ai souvent des familles entières, ou des amis venus en groupe et qui se conseillent mutuellement des ouvrages.
Elaura : Quels sont tes projets actuels ?
Sire Cédric : Je travaille sur un nouveau thriller, qui paraîtra en 2011.
Elaura : As-tu quelque chose à rajouter ? Le petit mot de la fin ?
Sire Cédric : Oui, je tiens à saluer tes lecteurs !
Elaura : Merci beaucoup Cédric pour cette interview et pour avoir échangé quelques mots avec moi ;-)
Sire Cédric : Tout le plaisir est pour moi. À bientôt !
Re: Interview Sire Cédric
Superbe interview que vous nous offrez là !!
Merci Sire Cédric et merci Elaura
Merci Sire Cédric et merci Elaura
Re: Interview Sire Cédric
Vraiment génial!
Je n'ai pas encore eu la chance de lire ses livres, mais tout ça me donne bien envie!!!
Je n'ai pas encore eu la chance de lire ses livres, mais tout ça me donne bien envie!!!
Paupolle- Rédactrice Féérique
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Nombre de messages : 4653
Age : 36
Localisation : Alsace
Date d'inscription : 07/02/2010
Re: Interview Sire Cédric
super interview, merci Elaura ^^
aluqua- Grand Mage
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Nombre de messages : 1361
Age : 36
Localisation : rouen
Date d'inscription : 15/05/2010
Re: Interview Sire Cédric
C'est vraiment une bonne interview ! Merci à toi Elaura et merci à Sire Cédric pour y avoir répondu
fairytales- Grand Mage
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Nombre de messages : 1525
Age : 38
Date d'inscription : 11/01/2009
Re: Interview Sire Cédric
Super interview ! Excellente même ! Et puis, j'ai eu un joli sourire en lisant un de tes propres propos : "mais quoi qu'il se passe, il y a toujours du Dresden Dolls" ^^
Et il dit qu'aucun auteur n'arrive à la bouleverser en ce moment, si un jour Cédric passe par là : je me permets de dire que pour moi, il fait partie des auteurs qui ont bouleversé la mienne.
Et il dit qu'aucun auteur n'arrive à la bouleverser en ce moment, si un jour Cédric passe par là : je me permets de dire que pour moi, il fait partie des auteurs qui ont bouleversé la mienne.
Re: Interview Sire Cédric
Merci ;-)
Et oui les Dresden Dolls font indubitablement partis de ma vie
Quand à savoir si Cédric va passer, il est fort probable oui vu qu'il a mis le lien de l'interview sur son site (merci au passage)
Je ne doute pas qu'il sera touché par tes propos
Et oui les Dresden Dolls font indubitablement partis de ma vie
Quand à savoir si Cédric va passer, il est fort probable oui vu qu'il a mis le lien de l'interview sur son site (merci au passage)
Je ne doute pas qu'il sera touché par tes propos
Re: Interview Sire Cédric
*Arrive toute essoufflée, plusieurs jours après la bataille*
Merci pour l'itw, Elaura, je me tatais à rentrer dans son univers, et je l'ai trouvé très accessible ce garçon, du coup je me suis laissée tentée. En plus il aime Moorcock, et ça c'est un point positif ^^
Merci pour l'itw, Elaura, je me tatais à rentrer dans son univers, et je l'ai trouvé très accessible ce garçon, du coup je me suis laissée tentée. En plus il aime Moorcock, et ça c'est un point positif ^^
Re: Interview Sire Cédric
j ai encore plus hate de lire l enfant des cimetiere apres ca !!!!
je vais le mettre en haut de ma liste
je vais le mettre en haut de ma liste
liline- Grand Mage
-
Nombre de messages : 2867
Age : 48
Localisation : Dans les méandres de la mélancolie
Date d'inscription : 18/02/2010
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