Catwoman, tome 1 : La règle du jeu

Plus que le profit qu’elle en retire, rien n’excite plus Selina Kyle que la cambriole, ou l’art de dérober au nez des plus puissants leurs objets de valeur. Mais si elle n’hésite pas à utiliser ses charmes pour arriver à ses fins, tous n’y succombent pas, et Catwoman mettra, malgré elle, ses proches sous la coupe de nouveaux truands revanchards. Et cette fois, même sa relation intime avec le protecteur de Gotham ne pourra pas la tirer d’affaire.

L’album La règle du jeu donne une parfaite occasion de découvrir la sulfureuse Sélina Kyle. C’est ainsi qu’on retrouve celle-ci à travers une succession de péripéties qui permettent de mieux cerner ce personnage aux motivations complexes, qui prend pour terrain de jeu la ville de Gotham City.

Les crayons de Guillem March présentent l’héroïne sous ses atours les plus sensuels. Loin du rôle de second couteau ou de faire-valoir dans lequel la mystérieuse cambrioleuse est habituellement cantonnée, on retrouve ici une jeune femme tourmentée par de vieux démons qui la poussent à tenter le diable et à frôler la mort pour le simple plaisir de l’adrénaline. Le comportement de Sélina est hors de tout contrôle, souvent à la limite du suicidaire. Cette irresponsabilité ne manque pas de mettre en danger les rares proches qui gravitent dans son entourage. L’album permet aussi de surprendre la relation Catwoman/Batman sous un jour encore méconnu, avec force de scènes explicites qui révèlent l’attraction charnelle à laquelle sont soumis les deux marginaux. Le lien qui les unit est aussi étroit que conflictuel, avec une tendresse sous-jacente qui ne manque pas de surprendre.

La règle du jeu se présente sous la forme d’un album à l’esthétique sexy et à l’histoire adulte, empreinte de noirceur et de violence, malgré l’humour acide dont ne se sépare jamais la célèbre voleuse de choc et de charmes. De nombreux dessins préparatoires ainsi que des illustrations couleurs ou en noir et blanc complètent un comics chaudement recommandé.