Tome 2, Sombre mardi

Présentation éditeur

Le premier jour, il y eut une énigme.
Le deuxième jour, ce fut l'obscurité.



Extrait du livre :

Arthur dévala l'escalier à vive allure. Dans le studio de son père la musique s'était tue. Il entendit claquer la porte d'entrée. Bob avait certainement aperçu les Grotesques. Arthur tenta de l'avertir du danger : «Papa ! Surtout ne sors pas», voulut-il crier. Mais de sa gorge ne sortit qu'un souffle rauque.
D'un bond, il sauta les cinq dernières marches, si vive­ment qu'il faillit tomber. Reprenant son équilibre, il fonça vers la porte d'entrée qu'il ouvrit juste à temps pour voir son père avancer d'un pas décidé vers les Grotesques. Jamais de sa vie Arthur n'avait vu Bob aussi furieux.
- Mais que faites-vous sur ma pelouse ? vociféra-t-il.
- Papa, je t'en supplie, reviens !
S'il l'entendit, tout à sa fureur, Bob n'en tint absolument pas compte.
D'un bloc, Tethera et Methera firent volte-face. Un jet de fumée grise jaillit de leur bouche ouverte, enveloppant Bob d'une nuée opaque.
L'instant d'après, il vit son père, toujours debout, calme, figé et muet comme une statue. Puis, se grattant le crâne d'un air dubitatif, il tourna les talons, dépassa Arthur sans le voir, les yeux dans le vague.
- Que lui avez-vous fait ? hurla Arthur.
Comme il regrettait la présence rassurante de la Clef Première, surtout sous son apparence d'épée ! Il en aurait volontiers transpercé les Grotesques, sans autre forme de procès. Malheureusement, il ne l'avait plus ! L'instinct de survie le poussa à rester prudemment sur le pas de la porte, hors de portée de cet étrange brouillard gris envoyé par les Grotesques.
Tethera et Methera firent une révérence en direction d'Arthur. Plutôt discrète, nota celui-ci. Quelques centi­mètres à peine.