Dracula, mon amour

Mina est amoureuse et sur le point d’épouser l’homme qu’elle aime. Sa meilleure amie, la jolie Lucy, est elle aussi sur le point de se marier. Les deux jeunes femmes décident de partir en vacances à la mer pour profiter de leurs derniers moments de célibat ! Mais l’arrivée dans leur vie d’un gentleman fascinant, ténébreux et sulfureux, va ébranler toutes leurs certitudes. Lucy tombe mystérieusement malade, et Mina, quant à elle, est soudain assaillie par des désirs inavouables...

Il est étonnant de voir à quel point la littérature fantastique du XIXe siècle continue d’inspirer les auteurs. Principalement l’œuvre de Bram Stoker qui a été déterrée déjà l’année dernière, après plusieurs années de sommeil, avec la suite très réussie de Dacre Stoker et Ian Holt (Dracula, L’immortel).

C’est au tour de Syrie James de nous conter sa vision de l’extraordinaire histoire du comte Dracula. Pour ce faire, elle a choisi de donner la parole à Mina Murray, future Madame Jonathan Harker. A l’instar de son futur mari, Mina a tenu elle aussi un journal intime relatant les évènements terribles dont elle sera le témoin, puis l’actrice...

Nous connaissons tous l’histoire par cœur ainsi que son épilogue et pourtant, on ne se lasse jamais de lire et relire ce fabuleux récit. Ici, il est plaisant d’avoir une autre version des faits sous le regard d’une femme tiraillée entre ce que l’on attend d’elle et son désir sulfureux pour cet être honni et pourtant adoré.

Il est intéressant de lire le récit de sa vie, de son amitié avec Lucie, sa rencontre avec Jonathan qui a toujours été plus un meilleur ami qu’un amant. Mais surtout ses moments d’intimité avec celui qui deviendra son prince des Ténèbres. Leurs échanges seront savoureux, emprunt d’une certaine pudeur qui sied parfaitement aux mœurs de l’époque et pourtant, marqués d’une grande intensité émotionnelle. La sensualité de leurs chastes étreintes sera électrisante et l’aboutissement charnel se limitant aux morsures redoutées mais tant désirées du Comte, nous feront battre le cœur à la chamade. C’est beau, tout simplement.

Mais ce sont là les paroles d’une grande fan de l’oeuvre originale et de cette histoire d’amour fantasmée et si rarement mise en scène. Sachez toutefois, que cette lecture intéressera également les "novices". Peut-être les incitera-t-elle à se frotter à la version princeps.

Syrie James nous offre ici une relecture fidèle mais également originale de l’œuvre de Bram Stoker, romantique et gothique. Comme il est bon de se replonger dans le charme suranné de la littérature fantastique victorienne.



Avis d'Enkara

Dur exercice que de s’attaquer au Dracula de Bram Stoker, le chef d’œuvre de la littérature gothique. Même si l’écriture de Syrie James est agréable, le style fluide et le ton maîtrisé, nous avons l’impression de relire le roman de Bram Stoker mais dans une version qui se verrait amputée de ce qui fait son charme : son ambiance résolument sombre.

Nous ressentons clairement les émotions de Mina, hélas l’originalité de ce roman s’arrête là. Si l’on n’a rien à reprocher au style de l’auteur, qui est rafraîchissant, là où le bât blesse c’est que le lecteur (en tout cas celui qui a lu le livre de Stoker) ne peut s’empêcher d’effectuer la comparaison entre le roman original et cette réécriture.

Mais pour les lecteurs qui n’ont pas encore découvert l’œuvre de Bram Stoker, ce roman est une belle rencontre. Le point de vue de Mina apporte un nouvel aspect, un côté que l’on ne lui connaissait pas. Elle paraît plus mystérieuse et nous découvrons des choses sur elle, des pensées, des sentiments…

Même si l’auteur a voulu en faire une œuvre romanesque, les pensées intimes de Mina font que le livre s’apparente plus à une confession ou à un témoignage, comme si la jeune fille voulait laisser une trace de ce qu’elle avait vécu.

Le personnage de Dracula lui, est moins imposant que dans le roman de Stoker, pourtant il conserve son côté mystérieux. L’idée de Syrie James de donner plus de présence à ce personnage n’était pas une mauvaise idée, mais l’adaptation qu’elle en a faite peut paraître un peu fade si l’on en attend trop.

Le point positif : une lecture rapide sans temps où les scènes se succèdent très vite. C’est donc une adaptation intéressante que nous offre l’auteur même si un peu plus de profondeur aurait été la bienvenue.

C'est un livre que je n'avais absolument pas prévu d'acheter. Puis finalement, après quelques minutes d'hésitation devant le bouquin, je suis repartie de ma librairie avec (en stressant un peu quand même : mince, et s'il ne me plaît pas ? ^^). Quand j'ai commencé à le lire, j'ai vite compris que j'avais bien fait... Ce roman est tout simplement magnifique, écrit d’une plume exquise et d’un point de vue très attachant. J’ai apprécié les personnages, ressenti les diverses émotions des personnages, surtout de Mina... c’est un roman époustouflant. En plus, le vocabulaire y est très fin, on se croirait vraiment à cette époque sans pour autant tomber dans une lecture difficile. J’ai adoré. Quant à l’histoire, le mystère nous tient en haleine du début à la fin, sans parler des nombreux rebondissements qui nous font dévorer chaque ligne... bref, je suis conquise. J’ai longtemps hésité avant d’acheter ce roman, et finalement, je m’en suis délectée. Il est plein d’amour, de morale, de sentiments et de mystère, et il nous surprend du début à la fin. En tout cas, à moi, il m'a réellement surprise :)