Péchés Sacrés, Tome 1 : Et vos péchés seront pardonnés

Washington DC, 15 août...
Une étudiante est retrouvée assassinée. Puis une autre. Rien de commun entre ces deux femmes, sinon l'arme du crime : une étole de soie blanche _ celle que portent les prêtres _ , qui a servi à les étrangler. Et la « signature » manuscrite du meurtrier: « Ses péchés seront pardonnés ».
Très vite, dans la presse, le tueur psychopathe est surnommé « Le Prêtre ». L'enquête policière piétine... Au troisième meurtre, Ben Paris et Ed Jackson, chargés de l'enquête, font appel à une psychiatre, Tess Court, pour qu'elle les aide à établir le profil psychologique du tueur. « Le Prêtre », un tueur en série qui met en scène ses crimes avec un soin méticuleux et une prudence absolue, choisit soigneusement ses victimes : jeunes, belles, et blondes. Malgré la surveillance policière, les crimes continuent... Qui est ce tueur de l'ombre ? Pourquoi ne commet-il pas la moindre faute malgré tous les pièges qui lui sont tenus ?
Le puzzle peu à peu se met en place, au centre duquel se trouve Tess Court elle-même - Tess qui est elle aussi belle, jeune... et blonde...

Roman publié sous le titre Hantisedans la collection Best Sellers (n°10) en juillet 1995 , puis sous le titre actuel dans la collection Mira en juillet 2004 et janvier 2006 ainsi que dans la collection Best Sellers en mai 2008.

Ce romantic suspense possède de solides atouts, mais également pas mal de lacunes. De plus, il n’a pas très bien vieilli, ce qui peut gêner la lecture. Ce n’est pas tant le manque de technologies modernes qui pose problème ici, que les réactions des personnages. Ainsi le héros semble avoir bien du mal à supporter tout ce qui concerne le domaine de la psychologie. Il n’accorde aucun crédit aux expertises psychologiques, qui ont fait leurs preuves depuis. Si ses réactions étaient compréhensibles en 1995 lorsqu’est sorti ce roman, aujourd’hui, elles alourdissent beaucoup le récit. De même, la véritable raison pour laquelle il déteste les psychologues est prévisible à souhait, tout comme la façon dont ce sujet est abordé.

On peut donc avoir du mal à rentrer dans l’histoire et de ce fait, s’ennuyer. Mais pour ceux qui accrocheront de suite, la lecture devrait se révéler plutôt plaisante. En effet, malgré des personnages peu originaux et la prévisibilité des relations entre eux, le roman est bien écrit et l’enquête révèle quelques surprises.
Ce roman souffre probablement de son âge. Trop vieux pour surprendre, mais pas assez pour profiter d’un aspect désuet un peu charmant, il aura du mal à convaincre les adeptes de ce genre, qui reconnaîtront facilement les nombreuses ficelles utilisées et aujourd’hui très connues. Il n’est pourtant pas mauvais et pourra satisfaire ceux qui sont moins habitués au genre ou qui sont avant tout fans de Nora Roberts.

En refermant ce livre, on prend conscience encore une fois du grand talent de Nora Roberts. Ce n’est pas dans ses romances qu’elle excelle mais bien dans les thrillers où elle arrive avec succès à nous rapprocher de ses personnages, à nous faire comprendre leur point de vue et leurs sentiments et à nous inquiéter pour eux jusqu’au bout.

Nous suivons ici Tess Court, psychiatre de son état, qui est appelée à la rescousse dans une affaire de serial killer pour dresser un portrait psychologique du meurtrier.
Face à elle, l’inspecteur Ben Paris, et son coéquipier, mène l’enquête et se montre plutôt hostile à l’intervention de Tess. Malgré les différences qui les opposent, ils finissent par se rapprocher et par travailler ensemble, tout en refusant de parler d’engagement sérieux entre eux.
Mais lorsque Tess devient la cible du tueur surnommé par les médias le « Prêtre », Ben comprend qu’il y a peut-être plus entre eux qu’une simple attirance réciproque.

Nora Roberts arrive à nous accrocher dès le début de l’histoire et à nous tenir en haleine jusqu’aux dernières pages. Petit à petit, l’auteur nous dévoile l’histoire de ses personnages, leurs fissures qui les rendent si humains. Les personnages sont à l’opposé l’un de l’autre : Tess veut aider ce tueur et le voit même comme un patient, tandis que Ben ne veut que l’arrêter et le livrer à la justice. Pourtant l’un et l’autre se ressemble plus qu’ils ne pourraient le penser.
Le seul reproche que l'on pourrait faire au récit c'est d’avoir un peu mal vieilli : ici pas de téléphone portable, je me suis plusieurs fois dit « mais appel sur son portable !! ». Mais ce n’était pas l’époque.

Un livre que j'ai eu du mal à lâcher et que je conseille aux fans (et non-fans) de l'auteure.