Kushiel, Tome 1 : La Marque

Ceci n'est pas un coup de cœur. Autant le dire immédiatement, il dépasse largement le stade du coup de cœur, c'est un chef d'œuvre, une fresque épique, une aventure fabuleuse. Phèdre nous narre son histoire, d'une telle façon que l'on a l'impression d'avoir entre les mains un antique récit d'Angelins. Dès l'âge de deux ans, vendue par sa mère à la cour de Cereus à cause de sa marque, une tache rouge dans son œil, signe de Kushiel. A l'âge de 10 ans elle intègre la maison de Delaunay, un noble qui va lui enseigner l'art de voir et d'écouter, tout comme les langues et bien d'autres choses. Le plus important c'est qu'elle va utiliser tout son savoir en exerçant son art car elle est une courtisane, l'une des plus demandés du royaume de Terre d'Ange. Impossible d'en dire plus sur l'histoire sans dévoiler des éléments importants. Néanmoins, je peux vous parler des personnages.

Tout d'abord Phèdre, notre narratrice, attachante et passionnée, on découvre ses premiers pas dans la maison de la nuit puis chez celui qui va prendre une très grande importante dans sa vie, Anafield Delaunay, il est son mentor mais bien plus, tout comme Alciun, l'autre élève du noble. J'aime beaucoup ces deux derniers personnages qui ont une grande affection pour notre héroïne est qui sont ceux qu'elle a de plus proche d'une famille. Joscelin le prêtre cassilin aux manières franchement agaçantes mais intéressant, Hyacinthe, le jeune tsingani, le premier ami de Phèdre qui cache autant de choses que cette dernière. Ils sont nombreux au fil des pages à faire leur apparitions, ouvrez grand vos yeux car ils ont tous une haute importance. Certains sont très attachants, d'autres vraiment détestables mais aucun ne laisse indifférent. L'écriture de Jacqueline Carey est sublime, là où certains passages sont difficiles, la plume de l'auteur rend le passage supportable.

L'histoire, ô combien captivante ! Dans chaque chapitre, l'auteur nous donne énormément d'informations à assimiler. A cause de ça, on pourrait croire qu'il est lourd et difficile de tout cerner et retenir mais c'est souvent amener de telle manière que l'on comprend aisément. Le style de l'auteur, au départ un peu difficile à apprivoisé, autant par la forme que sur le fond, devient par la suite un vrai bonheur, j'avoue que j'ai quand même eu besoin de ma prêtresse pour quelques explications au départ. J'ai été captivée, aspirée dans épopée fantastique à la suite de Phèdre no Delauney, héroïne malgré elle. J'ai passé des nuits en Terre d'Ange et je compte y retourner très bientôt. Ah, il se peut aussi que j'ai assailli ma prêtresse de messages pendant une bonne partie de le nuit, bon d'accord tout la nuit, et même jusqu'au matin (6h30), histoire de partager ma lecture, oui ça fait cette effet là...

Wahou.. J'ai jamais lu un livre aussi bon que celui-là. Les 25 € valaient le coup. En fait, je crois que c'est le livre le plus déroutant et le plus " émouvant " qu'il m'est été donné de lire. Je mets émouvant entre parenthèses parce que ça pourrait être mal interprété, émouvant dans le sens où c'est le livre qui m'a fait ressentir le plus d'émotion que ce soit de l'amour, de la haine, de la colère, de la tristesse, de la nostalgie, de l'amusement, de l'émerveillement, de la peur, de la suspicion, du doute, du soulagement, et tant d'autres encore. Certes, certains diront que le livre met du temps à démarrer ( allez, une centaine de pages avant qu'on soit vraiment dans le feu de l'action ) mais vous savez quoi ? J'ai été transporté dans son univers dès le début, et même lorsque J. Carey narrait l'enfance de Phèdre, j'ai aimé. Le seul bémol, je dirais que ça serait des passages qui semblent trop longs ( par exemple les explications du monde, de la théologie ect.. ) mais bon c'était nécessaire. Ensuite, je dirais qu'aux premières pages, il y avait deux-trois mots que je ne connaissais pas, et j'ai eu un peu de mal à lire fluidement, n'étant pas habituée à un tel niveau. Hum.. Que dire ? J. Carey est un génie ! Un vrai ! Dans ce livre transparait son esprit brillant. Kushiel, c'est le genre de livres qui sont à la hauteur d'un Sherlock Holmes, on nous jette dans un amoncellement d'énigmes et de mystères, de sang et de pouvoir. Les questions et les doutes se bousculent ( surtout lorsque l'héroïne parle de ses regrets, ce qui nous met dans le trouble le plus profond ). Je dois dire que les énormes points forts de cette histoires sont :

- Le monde : Ouaaah, et quel monde ! Terre d'Ange, Skaldie, Alba, waaaa.. Les descriptions sont si belles et si bien dosés qu'on ne sent pas de lourdeur, d'opulence. J. Carey, de sa plume exquise, peint un monde fantasmagorique, avec une cour de la nuit et ses treize maisons, tout une famille royale aux liens complexes, des enjeux, des intrigues. Un peu de fantastique par là et de théologie ( ressemblant quelque fois à celle de la Bible ) par-ci. Des guerres civiles, des invasions barbares.. Juste amazing ! Une Europe de la Renaissance dans un monde fictif ! Brillant !

- Les personnages : Les personnages sont plus ou moins attachants. J. Carey ait parvenu à me faire aimer tout le monde, même les méchants ( sauf quelques uns qui étaient juste no way ! ). Phèdre en elle-même est une héroïne complexe et complète. Elle nous entraîne dans son monde, bien qu'au début j'ai porté des jugements hâtifs sur l'oeuvre, lorsque j'ai refermé ce livre, je me suis dite : alors ça.. c'est de l'héroïne ! Phèdre échappe aux sirènes de la " Mary Sue " avec brio, elle est entière et humaine, soumise et rebelle, fidèle et traitresse. Elle sait où va sa loyauté et où elle restera. C'est le genre d'héroïne qu'on n'a pas envie de secouer mais juste de tourner les pages pour mieux l'apprécier. Elle ne m'a jamais semblé niaise ou faible, juste réaliste à en faire peur. Et son intelligence ! Bref.. Vous l'avez compris, Phèdre, c'est quelque chose ! Ensuite, une flopée de personnages sont vraiment très attachants, limite si je vais pas les adopter ou les kidnapper sur le champ! Je citerais Joscelin qui est juste.. indescriptible. Delaunay, alala ! Et Melisande, qui a le mérite de m'avoir donné des frissons jusqu'au bout ! Et Hyacinthe, qui a la palme de la loyauté. Puis après des tas de personnages secondaires, récurrents, je citerais : Gunter, Baudoin, la mère d'Hyacinthe, Ysandre de la Courcel, Drustan, le maestro - dont j'ai oublié le nom ^^ -, Alcuin, le marquiste et son apprenti - même s'il n'a dit qu'une phrase.. , et tant d'autres ! Bref, les personnages sont très attachants et fascinants - d'autres vraiment transcendants.

- Les dialogues : Ben ouais, dans Kushiel, les dialogues, c'est vraiment quelque chose ! Il y a des phrases absolument magnifiques et mémorables. Surtout mémorables! Des échanges haletants, et déconcertants. Dans Kushiel, pas de paroles bidons, tous les mots sont importants, et ont surtout un sens que ce soit dans l'instant présent ou dans le futur ! Ou encore les citations théologies comme " Aime comme tu l'entends ". On ne tombe jamais dans l'inutile.

- La morale : Eh ben, eh ben ! Kushiel donne une certaine leçon de vie. A travers les personnages emblématiques de ce livre, on peut voir l'atrocité de l'être humain, son envie, son avidité, sa cruauté, mais également la loyauté, la vraie, l'amour, le vrai, l'amitié, la vraie !

Tout ça pour dire que Kushiel vaut le coup d'être lu et vaut surtout son prix !

J’ai vraiment adoré ce roman ! La plongée dans l’univers de Phèdre, notre héroïne, m’a semblée un peu difficile durant les 100 premières pages, mais une fois passé ce cap, il m’a été impossible de lâcher le roman. On a là une histoire riche en évènements et un univers solidement construit ; Phèdre vit tellement de choses que certains éditeurs n’auraient pas hésité à diviser l’œuvre en deux, voire même trois tomes. Les personnages ont tous une personnalité qui leur est propre et qui reste intègre, j’en ai aimé plus d’un ! Le « don » spécial de Phèdre donne un côté épicé au roman sans pour autant en faire son intérêt principal ; ce qui m’a beaucoup plu ont été les intrigues politiques et la lutte de Phèdre pour avancer.

PS : J'ai acheté le roman chez France Loisirs (qui refont leur édition des romans qu'ils vendent), parce que c'est impossible de trouver la version des éditions Bragelonne a un prix abordable !